Le drame d’Arras et les crimes du 7 octobre perpétrés par le Hamas sont tellement inqualifiables que les décrire est une offense à l’humanité. Mais, sans aucune comparaison, juste les faits et l’actualité tragique au quotidien, la mort de milliers de civils à Gaza est elle-même inqualifiable.
Bien sûr le 7 octobre est une journée noire pour Israël et pour l’humanité. Ne serait-ce qu’en pensant aux centaines d’otages de toutes nationalités.
Inacceptable, ce laisser-aller aux frontières de Gaza qui permet cette invasion assassine.
Inacceptable d’autoriser une fête géante à 7 kilomètres d’une des frontières les plus dangereuses du monde.
Inacceptable le temps de réaction du gouvernement israélien. Inacceptable de salir Israël en multipliant les victimes civiles à Gaza. Inacceptable de valoriser le Hamas en assiégeant toute une population.
Inacceptable l’élection de Netanyahu permise par son discours sécuritaire, « avec moi, vous dormirez tranquillement ».
Il est vrai que le Premier ministre actuel de l’État juif condamne déjà les Accords d’Oslo de 1993 qui sont pourtant une avancée majeure dans la résolution de ce conflit ! Les Palestiniens n’ont jamais eu leur Mandela, les Israéliens ont eu leur Frederik De Klerk en la personne de Yitzhak Rabin. Inacceptable que pour obtenir le pouvoir, Netanyahu accepte dans son gouvernement Bezalel Smotrich qui ose qualifier le valeureux et malheureux Rabin de traître ! Des ultra-religieux dans un gouvernement israélien ou arabe sont une très mauvaise option. Des humiliations et injustices ressenties peuvent produire la violence, mais on ne touche pas à des civils, et surtout pas à des enfants, des femmes et des vieillards. Le Hamas dessert gravement sa cause et méprise d’abord le peuple palestinien : il savait que ces pauvres gens allaient payer très cher ces actes terroristes.
Mais les bombardements incessants de Tsahal sur Gaza, les expéditions punitives et vengeresses de colons en Cisjordanie violent les lois de la guerre, renforcent les risques de conflit généralisé et préparent des lendemains terribles.
LES FAITS
Ces deux peuples se demandent comment cohabiter après tant de drames ?
Seuls un Mandela et un Rabin peuvent faire dépasser l’indépassable. L’humanité de 2023 a su produire des monstres comme ceux de 1939, elle doit produire des Grands sur ce territoire. Il faut se dire que la terreur et la lâcheté sont inscrites dans l’ADN du Hamas. Mais cela n’est pas inscrit dans la nature du nationalisme palestinien, parce que ce que l’on pense à tort dans le grand public, c’est que le nationalisme palestinien serait un bloc homogène.
En fait, la Palestine est une société hétérogène qui a des expressions nationales différentes. On ne dit jamais qu’il y a eu des voix palestiniennes libérales, modérées, prêtes à dialoguer avec les Juifs. Le Hamas est la branche palestinienne des Frères musulmans. Ces organisations ne peuvent vivre que par la violence, y compris contre les leurs : la société palestinienne est muselée et le moindre écart de conduite vaut des tortures. Souvenez-vous de ces homosexuels jetés du haut des immeubles.
Je fais le lien avec ce qui s’est passé en 1929 quand la foule s’en est prise à tout ce qui est juif. Ce qui vient de se passer diffère de ce qui s’est passé alors : c’est la foule émeutière qui attaque. Ici, non, on a affaire à des terroristes organisés qui planifient leur attaque.
Et le fait qu’il faille protéger les Français juifs confirme que l’importation du conflit est réelle. C’est un symptôme qui est là depuis longtemps. Cela traduit le fait qu’il y a une partie de ces populations d’influence arabo-musulmane qui est mal intégrée. Elle vit ce conflit comme si c’était le sien car, d’une part, il y a un antisémitisme ancien, culturel et, d’autre part, un anti-occidentalisme, une haine de la France parfois corrélée à la haine des Juifs.
LES SOLUTIONS
L’Iran restera probablement nuisible pour la suite, même si le Hamas est sunnite et l’Iran, chiite. Le Qatar, banquier du Hamas avec l’aval du gouvernement israélien, peut aider à résoudre dans un premier temps la grave question des otages, mais il aura aussi son rôle à jouer pour une paix durable.
Comme l’Arabie saoudite ou la Russie. Et il n’y aura pas de paix sans gouvernement éclairé et responsable : c’est possible avec Israël qui est une belle démocratie, mais les grands acteurs mondiaux et arabes doivent aider le peuple palestinien à avoir son État, ses dirigeants et enfin une vie paisible et autonome.
Se débarrasser de la minorité terroriste de Gaza, du gouvernement Netanyahu, les financements américains et européens examinés, stopper toute nouvelle colonisation, décider, structurer et vouloir vraiment une société apaisée à Gaza, se poser la question sur une natalité si dynamique pour un petit territoire pauvre en eau, seront les bases de la solution.
Israël est un territoire occidental avec des valeurs occidentales, au cœur d’une zone dotée d’une culture très différente. Nous ignorons le potentiel de haine qui existe parce que nous voulons des sociétés désormais débarrassées de la haine, mais notre égoïsme l’alimente.
Notre passivité écologique est du même acabit que notre ignorance des souffrances extérieures. La rave party tragique du 7 octobre traduit cette inconscience d’une partie de la population qui vit dans un monde fictif.
Autonomie, justice et réalisme sont les 3 options salvatrices. La solution durable est politique et viendra d’abord d’Israël par sa force et sa démocratie. L’action vengeresse subie par le peuple palestinien sera un boulet de plus pour la paix du peuple israélien. L’usage de la force aveugle est une impasse, sortir du cycle de la vengeance est indispensable.
Cela est compatible avec le fait de punir le Hamas mais l’intérêt supérieur d’Israël est d’aider au mieux le peuple palestinien. Un gouvernement centriste est la solution. Un gouvernement d’extrême droite est et restera le problème.
Jean Marc Governatori
Co-Président d’Écologie au centre et élu écologiste niçois