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Revue Politique « Sortir du monde parallèle pour sortir des 4 degrés »

Le secrétaire général de l’ONU, A. Gutteres clame depuis des années que les deux priorités vitales pour les populations et les décideurs politiques devraient être l’habitabilité de la planète et la survie de l’espèce humaine. Or, notre mode de vie et notre logiciel économique conduisent au dérèglement climatique mais aussi à la raréfaction insoutenable des matières premières et à la chute de la biodiversité.

 

Croissance ou décroissance ?

Beaucoup sont encore sur la thèse de la croissance économique alors que voilà déjà 50 ans, le club de Rome démontrait l’insoutenabilité de la croissance économique infinie. D’autres voix évoquent la décroissance qui est pourtant inaudible par une partie de la population : par exemple les 10 millions de personnes qui essaient de survivre sous le seuil de pauvreté dans notre pays ou les 3 milliards de pauvres de notre planète.

Il faut cesser d’employer les mots du passé : croissance, décroissance, gauche, droite… Le temps est venu de pratiquer une activité humaine compatible avec la biosphère. Pour prendre les bonnes décisions, il faut faire le bon diagnostic.

Sortir du monde parallèle !

Mener de front les chantiers massifs de l’éolien, du solaire et de la voiture électrique est incompatible avec les stocks terrestres de cuivre et de métaux rares.

Perpétuer la voiture individuelle et maintenir l’obsession croissancielle malgré les faits, sont pures folies.

Face à la problématique de l’utilisation d’énergies fossiles dans les transports, des politiques décident qu’on ne fabriquera plus de véhicules thermiques. Or c’est la Chine et la Corée qui produisent 80 % des batteries dans le monde. On a programmé l’extinction d’une activité et l’arrivée d’une nouvelle au moment où elle est quasiment monopolisée par la Chine ! Et les administrations publiques subventionnent le passage au véhicule électrique. On programme donc une situation d’effondrement de notre industrie, d’augmentation massive des importations, en utilisant de l’argent public !

L’élevage industriel impacte fortement les gaz à effet de serre autant que la santé, mais on le maintient.

L’industrie a sa part de responsabilité dans le réchauffement climatique mais la réparabilité et le recyclage des produits restent accessoires…..

Les solutions

Expliquer aux citoyens les conséquences environnementales, financières et sanitaires de l’addition de nos actions. Imposer aux constructeurs des moteurs thermiques qui acceptent un carburant sans émission de gaz à effet de serre : les agrocarburants à partir de déchets verts et d’algues. Subventionner l’agriculture bio plutôt que celle nourrie de chimie de synthèse. Faire prospérer l’option végétarienne quotidienne. Faire reine l’économie circulaire. L’activité du bâtiment doit passer de la construction à la transformation des bureaux vides, des bâtiments abandonnés en habitats isolés thermiquement, réparer les millions de logements inlouables car saccagés. Limiter la publicité pour stopper les faux besoins et promouvoir l’éducation à l’environnement et à la santé (la maladie est la 1ère source de dépenses).

Jean Marc Governatori
Coprésident Écologie au centre et élu écologiste niçois

Source de l’article https://www.revuepolitique.fr/

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