Quiconque a connu la perte d’un être cher ou la maladie d’un proche ou de soi-même, comprend que la santé passe avant tout. Pourtant, beaucoup d’entre nous en prennent peu soin et le politique y démontre une incompétence impressionnante : 12 millions de personnes en affection longue durée dans notre pays, 1800 décès quotidiens dont la plupart de façon prématurée, un coût financier direct et indirect qui plombe les comptes des entreprises, des particuliers et de la nation… Nos gouvernements cherchent de l’argent depuis toujours, il est là : 300 milliards d’euros seront dépensés cette année en France en dépenses maladies sécurité sociale, outre les dépenses directes des Français et le coût des absences en entreprise.
La mauvaise écologie politique
C’est la faute numéro un de l’écologie politique en France : avoir été incapable de faire comprendre que écologie = santé ! J’ai démontré dans mes ouvrages et toutes les études le confirment : les comportements déterminent la qualité de l’espérance de vie et le niveau de santé, ils ont un impact sur la survenue de la plupart des maladies. L’éducation à la santé, comme l’éducation à l’environnement et au numérique, sont l’essence de l’écologie. Les valeurs de ce courant de pensée sont le respect et la responsabilité, valeurs ignorées par les vedettes EELV Sandrine Rousseau et Marine Tondelier pour lesquelles « il vaut mieux avoir les terroristes en France pour mieux les surveiller », « il faut éliminer les milliardaires » (alors qu’ils sont premiers contribuables et premiers employeurs), « les déficits on s’en fout », « il faut beaucoup plus de social » (alors que la France est le pays le plus socialiste du monde en % social du PIB et par son volume). EELV milite pour réduire l’âge légal de départ à la retraite alors que nos finances sont exsangues… Bref, laisser le monopole de la parole médiatique écologiste à ce parti quadragénaire, mais usé jusqu’à la corde, est une faute. Il est clair que les cadres du RN, les LR et ceux du « socle commun » (l’ex-Macronie) ont été imbibés, et même contaminés, par la mauvaise écologie de EELV et la rejettent dans les faits. Les derniers reculs écologistes confirment cette grave défaite culturelle de EELV qui ose vouloir s’appeler « Les écologistes » !
La bonne voie
Pourtant, maintenir un logiciel sociétal qui a produit tant d’impasses répétées dans tant de domaines (crises de l’agriculture, des écoles, des finances, des hôpitaux, des prisons, de la sécurité…) est pure folie. La solution sera forcément non conventionnelle : l’adoration du complexe est l’une des causes de nos impasses. Continuer de penser que le dieu technologique, la recherche et l’innovation résolvent tout, alors qu’après 1000 prix Nobel depuis 1901, après des millions de brevets déposés tous secteurs confondus chaque année dans le monde… le monde, l’Europe et la France en soient là, exige l’affirmation d’une politique différente et pragmatique. Puisque la gauche est parvenue à dissoudre EELV, la mission d’un parti de droite éclairé est de porter une équipe écologiste structurée et réaliste. Je rappelle que ma liste aux Européennes 2024 fut n°1 en tenant compte du ratio score / présence médias, les Français sont donc verts et ouverts si on les informe.
Les solutions
Voici donc les bons chantiers pour sortir définitivement de nos errements :
• Éducation à l’environnement, au numérique et à la santé
• Culture de l’entraide et de la coopération à faire prospérer grâce aux habitats groupés, aux éco-lieux, aux S.e.l.s (réseau solidaire où les personnes échangent entre elles biens, services et compétences), au développement du scoutisme, à la potagérisation de nos villes, aux composteurs collectifs partout, à la multiplication des ressourceries et recycleries dans tous les quartiers de France
• La situation mondiale et la raréfaction des matières premières exigent de viser l’autonomie alimentaire et énergétique de nos territoires : c’est l’objectif absolu et on doit y impliquer les ultra-riches. Leur terrain d’action étant international, les taxer plus sera inefficace. Je préfère utiliser leurs compétences de recrutement et d’actions concrètes pour développer enfin la rénovation énergétique, l’agriculture bio, l’économie circulaire et les énergies renouvelables (qui ont un rôle indispensable dans le mix énergétique avec le nucléaire). Les multinationales doivent faire leur part sur ces 4 piliers de la nouvelle économie
• Un étiquetage adéquat de CHAQUE produit permettra aussi la responsabilisation du consommateur et du citoyen (nos importations massives sont un gros problème financier autant qu’un gros vecteur carbone)
• Il faut une France de propriétaires, des prisons dans nos îles inhabitées (le bannissement – et non le bagne ! – est un outil de dissuasion massive pour qui connaît la psychologie humaine) et résoudre enfin ce grave problème démocratique des mal-inscrits et des non-inscrits (20 % du corps électoral !)
Les médias et/ou un parti politique conventionnel peuvent faire ce choix audacieux et indispensable que de reconnaître le projet de société écologiste et notre centaine de délégations départementales.
Jean Marc Governatori
Élu écologiste niçois
Coprésident de Écologie au centre
https://entrevue.fr/lecologie-la-vraie-resout-tout-tribune-de-jean-marc-governatori/